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Photo du rédacteurjean-francois Naturel

CITROËN DS 1970 HISTOIRE D’UNE VOITURE CULTE

Dernière mise à jour : 20 oct.

1970 pour la Citroën DS c’est la consécration populaire et industrielle. Mais c’est aussi une reconnaissance pour un design exceptionnel, incomparable et quasi oeuvre d’art. Les années 70 marquent pour la Citroën DS, à la fois l’apogée et la fin de sa carrière industrielle. Voiture élitiste et démocratique à la fois, c’est elle qui incarnera le mieux la qualité à la Française identifiable dans le monde entier. Voiture des voyous et des flics, de Charles De Gaule et de Louis de Funès. Elle est aussi celle de monsieur tout le monde, des jeunes et des vieux, de l’ouvrier et des cadres. Et puis dans le coeur des collectionneurs de voitures anciennes et des passionné(e)s elle va continuer de vivre et de susciter des passions parfois un peu folles.


Alors comment la Citroën DS est-elle passée du statut de « simple » voiture puis à la voiture prisée des collectionneurs et enfin à la légende, à la voiture culte ?


LE SUCCÈS FULGURANT DE LA CITROËN DS 19, 21 ET 23


Citroën et le coup de tonnerre automobile de 1955


En 1955, la Traction-avant donne des signes de fatigue et n’est plus capable de rivaliser avec la concurrence qu’elle soit nationale ou internationale.


En tous cas, à Paris le 6 octobre 1955, jour où Peugeot dévoile sa fade 403, la foule n’a d’yeux que pour la nouvelle Citroën DS 19, attendue depuis 10 ans et attendue avec autant d’impatience que s’il s’agissait de l’ouverture d’un nouveau tombeau égyptien !



Un bijou technologique et esthétique avec 20 ans d’avance sur la concurrence

 

L’innovation est partout, technique d’abord : suspension oléopneumatique, freins à disque assistés, boite de vitesse semi automatique et direction à assistance hydraulique. Dans le design ensuite : habitacle avec une visibilité exceptionnelle, tableau de bord de dingo, habitabilité arrière exceptionnelle. Enfin la tenue de route de la Citroën DS est fantastique.


La Citroën DS sera surnommée « la Bombe », avec sa ligne de science fiction à mi chemin du poisson et de la voiture, et même qualifiée d’ovni et/ou d’œuvre d’art par ses admirateurs toujours plus nombreux. C’est un chef d’œuvre esthétique et technologique avant gardiste qui est proposé. Autre prise de risque de la part du constructeur, c’est d’avoir osé proposer des couleurs très audacieuses avec le vert pomme ou le turquoise et l’aubergine, entre autres…


L’expérience de conduite de cette Citroën DS déconcerte avec une direction très douce, trop pour certains. La voiture est véloce mais elle ne procure pas de sensation de vitesse, elle semble flotter en gommant toutes les imperfections de la route. Ce qui déroute au départ fini par emporter l’adhésion de ceux qui vont devenir les « Citronistes », les fans sans concession, les ultras de la marque aux chevrons. C’est aussi à Flaminio Bertoni que l’on doit cette carrosserie très stylisée. Certes , la DS montrera quelques évolutions esthétiques mais qui ne dénatureront en rien la ligne magnifique, ses courbes élégantes et le caractère futuriste de la voiture restera intact.



Trop sophistiquée la Citroën DS ?


Le niveau de sophistication de la voiture provoqua aussi quelques déboires de fiabilité aux premiers propriétaires, en terme de suspension notamment. Livrée trop vite peut-être, la Citroën DS et ses problèmes vont embarrasser les concessionnaires laissés sans formation par le constructeur, face à des pannes qu’ils ne savent pas encore réparer.


La sophistication pour les masses va cependant faire peur à certains clients potentiels, plus « 4ème République », et c’est avec un certain soulagement que le constructeur va produire une version plus consensuelle de son modèle phare avec la plus prolétaire ID 19. Ce qui est certain, c’est qu’avec les Citroën DS 19, DS 21 et 23 , la France des 30 Glorieuses entre dans la modernité, tant sur le plan de l’esthétique que sur celui de la technologie.



Pour son constructeur, une Citroën DS n’est pas un objet comme les autres et se doit d’être remarquée et si possible de loin. Citroën tournait une page pour en ouvrir une plus révolutionnaire et cette bouleversement passait aussi par la couleur qui devait trancher avec le noir d’avant guerre.



Citroën DS 21 et 23 : les marques de la réussite sociale


Rouler en DS 21 puis en Citroën DS 23 est une marque de réussite sociale pour ses propriétaires. Rappelons d’ailleurs, que la voiture était d’abord destinée aux cadres. Signalons que la Citroën DS 21 et Citroën DS 23 ne sortiront jamais en version break, contrairement à l’ID 19 aperçue en ambulance de service dans bon nombre de films des années 70.


LES ACTEURS DU MYTHE DE LA CITROËN DS


La Citroën DS, la plus belle voiture de tous les temps, est née des mains du sculpteur Flaminio Bertoni **

Les Citroën DS 19 puis 21 et 23 sont nées de l’esprit et des mains de Flaminio Bertoni, sculpteur de son état et qui sera fait Chevalier des arts et des lettres par le ministre des affaires culturelles André Malraux. En 1999, il obtiendra même le prix de « Meilleur Objet Design mondial du XXème siècle »



Les Citroën DS « Prestige » du carrossier Henri Chapron


Un autre nom est souvent associé au prestige des Citroën DS 21 et Citroën DS 23, celui du carrossier Henri Chapron qui subjuguera les visiteurs du salon de l’automobile de 1958, avec son cabriolet DS. Le modèle spécial, étendu, utilisé par le général De Gaule, c’est à lui qu’on le doit. C’est lui également qui va créer le premier cabriolet DS décapotable.



Roland Barthes et la Citroën : de la DS à la déesse


Même les intellectuels vont contribuer à installer le mythe de la Citroën DS 19 puis des Citroën DS 21 et DS 23. Ainsi Roland Barthes note, comme hypnotisé : « La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel, objet superlatif et spirituel qui sublime l’ustentilité » . Il ajoute : «  la Citroën est une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique » De la DS à la déesse finalement !



1962 : la Citroën DS sauve la vie du général De Gaule


La légende veut que la Citroën DS sauva la vie du général De Gaule lors de l’attentat du Petit-Clamart le 22 août 1962. La vaillante automobile aux chevrons continua à rouler malgré deux pneus éclatés grâce notamment à son embrayage automatique. Deux ans après l’attentat, la voiture criblée de balles sera restaurée puis vendue au général Robert-Paul Dupuy qui l’accidente gravement en 1971, un deuxième attentat presque ! Finalement, une réplique du véhicule sera construite et finira dans le musée du Mémorial Charles De Gaule. À signaler que cette réplique sera souvent présentée comme la vraie, celle de l’attentat !



La Citroën DS star du cinéma


La Citroën DS va devenir l’une des voitures les plus utilisées de l’histoire du cinéma. Vous vous rappelez des « Valseuses », de « Fantômas ». Mais la Citroën DS 21 et la Citroën DS 23 » vont entrer dans la légende de l’automobile et même dans la légende tout court avec des apparitions remarquées au cinéma même après les années 80.

Mais c’est surtout le cinéma français qui recourt le plus à la Citroën DS. Bien sûr on pense immédiatement à Louis de Funès, avec la série des Fantômas, dans « Jo », « Hibernatus », dans les « Grandes vacances » ou dans « le Grand restaurant « où la DS Citroën est la voiture de Mr Septime. « Les aventures de Rabbi Jacob » et sa magnifique DS noire.


Comment ne pas mentionner les mythiques « Tontons flingueurs » , ou le magnifique « Samouraï » de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon en voleur de Citroën DS. « L’Aventure c’est l’aventure » de Claude Lelouch n’est pas en reste avec plusieurs DS utilisées. Dans « Le Silencieux », Lino Ventura utilisera plusieurs Citroën DS. Mention particulière pour le film « Les Lyonnais » d’Olivier Marchal de 2011 : on y voit plusieurs modèles de Citroën DS 19, DS 21 et DS 23 qui ne se contentent pas d’apparitions furtives, mais sont réellement utilisées et souvent à grande vitesse. Elles sont vraiment des actrices à part entière ici



Et puis la DS volée par Alain Delon dans le Paris blafard de1967, ça a une sacrée classe. On sent que Melville a adoré filmer la voiture . T’es belle comme une voiture volée par Alain Delon...dans le Samouraï les reflets des néons du Paris de l’époque sur la carrosserie.

Jean Dujardin dans La French et le noir de geai de la voiture c’est d’une grande classe aussi



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